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l’Union européenne intègre le cuivre et le nickel dans la catégorie des matériaux stratégiques

Les Européens ont décidé, pour la première fois, d’intégrer le cuivre et le nickel dans la catégorie des matériaux stratégiques. En clair, la décision européenne va permettre, globalement, de garantir des permis plus rapides et même un accès plus facile à des capitaux pour les investisseurs intéressés à les exploiter.

À ce jour, la République démocratique du Congo n’a identifié que le cobalt, le coltan et le germanium comme minerais stratégiques.

Loin de paraître anodine, la décision de l’Union européenne (UE) du 16 mars dernier, de catégoriser le nickel et le cuivre comme des matériaux stratégiques, pourrait faire bouger les lignes en RDC, grand producteur de cuivre, avec des réserves estimées à 75 millions de tonnes. En outre, 95 % des exportations congolaises sont des matières premières, principalement le cuivre et le cobalt. Et 40 % de ces exportations prennent la direction de la Chine. En 2021, le pays a produit 1,9 million de tonnes de cuivre. Le nickel, pour sa part, fait partie des 7 métaux les plus sollicités en RDC.

Il existe une perspective à court terme de production industrielle du nickel et du lithium. Toutefois, la substance minérale est en exploitation partielle au Kasaï Occidental, selon l’agence nationale de promotion des investissements (ANAPI).

Accès plus rapide à des permis

Avec la nouvelle catégorisation du cuivre et du nickel comme matériaux stratégiques, les avantages tournent globalement autour de l’accès plus rapide à des permis plus simplifiés d’exploitation et à des capitaux disponibles pour la réalisation de grands projets. L’autre effet attendu dans l’immédiat serait la meilleure sécurisation des approvisionnements de ces matériaux.

Le constat qui se dégage est un élargissement de la liste européenne des métaux industriels stratégiques. Selon une source indépendante, l’UE va désormais au-delà de sa liste habituelle, qui ne ciblait jadis que quelques minéraux comme le cobalt, le lithium et les terres rares. L’enjeu de la transition écologique mondiale est très fort en Europe et dans d’autres continents.

Le cuivre et le nickel sont utilisés à cet effet. Le premier apporte un appui considérable dans les systèmes d’énergie renouvelable et le câblage des véhicules électriques, tandis que le second constitue un composant majeur des batteries pour les véhicules électriques.

Garder un œil sur l’exploitation des deux minéraux

Sur un plan plus politique, la démarche de l’UE lui permet visiblement de garder un œil sur l’exploitation des deux minéraux. Pour autant, elle devrait se frotter au géant chinois, qui a renforcé fortement sa présence dans le secteur minier en Afrique. Comme l’explique un expert du ministère des mines, sous couvert de l’anonymat, la grande difficulté pour la RDC est de tirer réellement profit de la situation. En effet, le Congo dispose de plusieurs minerais stratégiques, mais il n’arrive pas à les transformer localement.

Nous continuons à exporter le concentré, et cela nous met en difficulté sur le plan international. Or, les minerais stratégiques sont les plus demandés dans le commerce international au regard de leur position. On le voit avec le cobalt, par exemple, très utilisé dans les batteries. Il est donc plus intéressant d’exporter un produit fini plutôt qu’un produit intermédiaire sur lequel nous sommes contraints de négocier pour gagner de l’argent.

Pour rappel, la RDC a déclaré trois substances minérales comme stratégiques : le cobalt, le coltan et le germanium. Leur point commun est la capacité de ces produits à influer, de manière significative, sur le comportement du marché mondial. Les trois produits interviennent dans les filières industrielles de haute technologie, des technologies de l’information et de la communication (TIC), des énergies renouvelables et dans le domaine militaire.

congo-press.com/aigleinfos.com