Dans un communiqué de presse publié jeudi 04 mai 2023, l’initiative pour la bonne gouvernance et les droits humains IBGDH dénonce ce qu’elle qualifie de fraude, de tracasserie, traffic d’influence, de violence et d’exploitation de l’homme par l’homme dans l’exploitation minière artisanale qui se réalise dans la cellule Tshipuki, au quartier Musonoie dans la commune de dilala ; ville de Kolwezi au Lualaba.
Selon l’IBGDH, il est étonnant de constater que le Gouvernement provincial et l’Etat Congolais soient complices sinon impuissants vis-à-vis d’un groupe d’individus qui tirent illégalement profit d’une exploitation minière artisanale qui viole les principes des droits humains.
Dans ce communiqué de presse, l’IBGDH s’interroge sur la vision du Gouvernement Provincial vis-à-vis du secteur minier artisanal au Lualaba de la part du Gouvernement où on laisse le désordre régner dans le secteur parce que cela profiterait aux gouvernants.
Ce questionnement intervient après des récentes enquêtes menées dans la cellule Tshipuki,au quartier Musonoie,commune de Dilala, ou la Compagnie Minière de Tondo perçoit sans aucun fondement légal 15% sur chaque production du creuseur.
Selon le même communiqué, Le creuseur perd encore 10% de sa production à titre d’humidité au profit des négociants et de la Coopérative MAADINI YA MAENDELEO.
Ces taxes concernent notamment le travail de nuit 100.000 fc par équipe; le chargement des produits est fixé à150.000 fc ou plus selon le tonnage. La prime des risques des contrôleurs s’évalue à 500.000 Fc et sans modifier le danger constaté; et l’amende pour obtenir la levée de la bande rouge en cas de danger technique va jusqu’à 100.000 Fc.
Pour l’IBGDH c’est de l’esclavage moderne ou mieux de l’exploitation de l’Homme par l’Homme au détriment de la masse artisanale composée des Creuseurs, Saliseurs, Mercenaires, Transporteurs et Propriétaires fonciers. En plus de toutes ces perceptions, l’IBGDH dénonce aussi l’existence des barrières illégales sur la route pour acheminer les minerais aux entités de traitement, notamment la barrière au niveau du Lac Golf et au niveau du village Samukinda.
Selon cette organisation des droits de l’homme, Le pire dans cette histoire c’est l’indifférence du Gouvernement Provincial du Lualaba, face à cette exploitation de l’homme par l’Homme procède du conflit d’intérêt dans les dirigeants du pays et de la province. D’où, elle s’interroge s’il faut que l’Etat Congolais et la Province du Lualaba définissent chacun en ce qui lui concerne sa vision pour un secteur minier artisanal socialement responsable. Parmis les recommandations formulées par l’IBGDH, il est demandé Au vice gouverneur de la province du Lualaba d’évaluer son action dans le secteur Minier artisanal dans la province, de demander à la CMTde se retirer de Tshipuki qui est avant tout une zone résidentielle et non une concession minière, de s’impliquer pour régulariser et organiser l’exploitation minière artisanale de Tshipuki, d’engager un plaidoyer auprès du Gouvernement Central et des Entreprises Multinationales pour l’application effective des dispositions de l’article 30, point E du code Minier.
Au ministère Provincial des Mines, de convoquer en urgence une réunion de concertation entre la Gécamines, la CMT, la Coopérative MAADINI YA MAENDELEO, la société civile et les Creuseurs de Tshipuki en vue de fixer les règles du jeu, d’organiser des assises provinciales avec les parties prenantes pour faire un Etat de lieux du secteur minier artisanal dans le Lualaba 5 ans après la réforme initiée à travers le modèle Kasulo et Mutosthi, et de vulgariser, si elle existe, la politique minière de la province.
A l’entreprise CMT de mettre fin à la perception de 15% sur les productions des artisanaux miniers et de prendre des dispositions nécessaires pour sécuriser sa concession et au besoin déplacer les ayant-droits dont la présence dans la concession se retrouverait en incompatibilité avec ses activités.
Quant à la coopérative Maadini ya maendeleo, l’IBGDH recommende de travailler pour l’intérêt des exploitants artisanaux, de mettre fin à la tracasserie, au trafic d’influence contre les creuseurs, de mettre fin à la perception des frais exorbitants et sans fondement légal, de comprendre qu’un travail bien organisé peut profiter à tout le monde de façon juste et fraternelle, d’engager un plaidoyer auprès des Autorités Congolaises et de CMT pour la cession effective du site de Tshipuki et son érection en ZEA.
Aux différents services de l’État de mettre fin aux perceptions des frais illégaux, et de cesser avec les intimidations et les tracasseries dont sont victimes les artisanaux de Tshipuki en particuliers et ceux du Lualaba en général.
Aux organisations de la société civile de s’approprier le plaidoyer pour l’application effective de l’article 30 point E du code minier, de dénoncer tous les abus et le désordre qui sévissent dans le secteur, et d’exiger la définition de la part du Gouvernement provincial de la politique minière artisanale dans le Lualaba.
Et enfin aux medias, l’IBGDH recommende d’encourager un débat public sur le désordre et la mafia dans le secteur minier artisanal.
Pascal MULAND aigleinfos
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