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Nomination des mandataires : Félix Tshisekedi nettoie sa cour en casant ses conseillers

Jeudi, 17 novembre 2022, 5 conseillers et 1 chargé des missions ayant quitté la Présidence pour le Portefeuille, le Chef de l’Etat en passe de se faire une nouvelle toison.

Les très récentes Ordonnances du Président Félix Tshisekedi, portant nomination de nouveaux membres des comités de gestion des entreprises publiques, rendues publiques dans la soirée du mardi 15 novembre, continuent à faire parler d’elles.

Les Kinois y sont allés de leurs décryptages. Les uns se concentrent sur les parrains politiques des heureux promus. D’autres, sur les provinces d’origines de ces nouveaux mandataires. Rien de nouveau.Toutefois, l’«autopsie» de ces ordonnances renseigne que cinq proches collaborateurs du Président de la République figurent parmi les nouveaux mandataires publics.

Il s’agit de Michel Eboma (Conseiller principal en charge de l’énergie) nommé au poste de PCA/SONAHYDROC, Marcelin Bilomba (Conseiller principal du chef de l’Etat chargé de l’ECOFIN) nommé Directeur général de la Société nationale des hydrocarbures au Congo (SONAHYDROC); Bushiri Christian (Conseiller diplomatique) nommé PCA du Fonds de promotion de l’éducation et de la formation (FPEP) et Musangu Daniel (Conseiller politique) nommé DGA/SONAS. A ces quatre conseillers s’ajoute Lubanga Taylor Chargé des missions de Fatshi, désormais PCA de la Société des transports au Congo (TRANSCO).

Par ailleurs, deux mois auparavant, Félix Tshisekedi avait nommé le 3 septembre dernier, une autre grande figure de son cabinet au poste de Président du Conseil d’administration (PCA), de l’Agence congolaise de presse (ACP). Il s’agit de l’«immortel» Tharcisse Kasongo Mwema Yama Yama, ancien porte-parole du Président de la république, décédé le samedi 12 novembre courant à Kinshasa. Fatshi ne s’est donc pas arrêté là.

Dans une autre Ordonnance signée à la même date du 3 septembre, le Chef de l’Etat congolais avait nommé son ancienne Conseillère spéciale en charge de la Coopération régionale et intégration, Mme Bestine Kazadi, à la fonction de Représentante personnelle du Président de la république à la Francophonie. Ce qui porte officiellement à six, le nombre d’anciens membres du cabinet du successeur de Joseph Kabila, nommés à d’autres responsabilités.

VERS UN CHANGEMENT D’EQUIPE ?

Pendant que certains membres du cabinet du Chef de l’Etat quittent la Présidence pour les entreprises du Portefeuille, d’autres partent de la Présidence pour l’ex-Prison centrale de Makala. Cas de Didier Baitopala et Freddy Kangudia, respectivement Coordonnateur de la sécurité interne de la Présidence et directeur du protocole du Chef de l’Etat.

Jusqu’au moment où nous mettions sous presse, ces deux collabos de Félix Tshisekedi étaient encore arrêtés et détenus dans cet établissement carcéral de Kinshasa pour faute professionnelle lourde.

Après la prison, Didier Baitopala et Freddy Kangudia peuvent-ils encore espérer reprendre leurs postes respectifs à la Présidence ? Bien devin quiconque pourrait anticiper ou lire l’issue de l’affaire comme sur une boule de cristal.Toutefois, l’histoire encore très récente renseigne que tout membre du cabinet du Président Félix Tshisekedi «Mapé», n’a aucune chance de rentrer, soit au Palais de la nation, soit à la Cité de l’Union africaine. Par simple inférence des maths modernes, on dirait : «De la Présidence de la république à la prison, la flèche aller n’admet plus de flèche retour».

S’agissant de la nomination des membres de cabinet du Président de la république aux différentes fonctions de mandataires publics, plus d’un analyste y voient la détermination du Chef de l’Etat à changer d’équipe. Sans doute, pas à débotter. Ce qu’il faut souligner ici, est que Félix Tshisekedi nettoie sa cour, visiblement sans méchanceté.ville, ceux qu’il fait partir de son harem. Bien au contraire. Il les case. L’mage est celle d’un habile planteur qui ne fauche pas les plantules. Mais, les transplante.

« A L’ECOUTE DE LA BASE »

A un peu plus d’une année des élections générales prévues en 2023, Félix Tshisekedi candidat à sa propre succession, est donc à l’heure de bons choix. La première sélection est celle des membres de son cabinet.A ce sujet, le Chef de l’Etat a besoin de se faire bien entourer pour plus de réalisations à présenter comme le bilan de son quinquennat lors de la prochaine campagne électorale.On rappelle que lors de son séjour, fin décembre dernier dans son fief sociologique de Mbuji-Mayi, le Président Félix Tshisekedi avait «affronté» ses compatriotes de la capitale provinciale du Kasaï-Oriental. Sans y aller avec le dos de la cuillère, ces deniers lui avaient recommandé de balayer son cabinet, au motif que ceux qui y travaillent, ne lui permettent pas de concrétiser ses promesses électorales de 2018.Dire qu’on avait même entendu dans la foule, certaines personnes apostropher à haute et intelligible voix : «tes Conseillers sont des voleurs…Il faut les chasser».A priori, peut-on dès lors, considérer que les départs observés à la présidence de la république, s’inscrivent dans le cadre de donner suite à cette demande claire de la population ?Doit-on aussi, inférer que le Chef de l’Etat avait entendu ses compatriotes de l’ex-capitale mondiale du diamant industriel, et que l’heure a finalement sonné pour répondre favorablement à leur requête collective ? Sans doute que la question contient une partie de la réponse.

Le deuxième choix pour le Président Félix Tshisekedi, est celui des alliés. Pour sa réélection en 2023, l’actuel chef de l’Etat aura donc besoin des partenaires politiques vertébrés, de véritables leaders ayant une assise populaire avérée dans chaque coin du pays.

Disons simplement, dans les différentes zones géographiques du pays : le Grand Katanga, le Grand Kivu, la Grande Orientale et le Grand Centre.

Evidemment, dans le contexte actuel de l’Union sacrée de la Nation ou la nouvelle majorité présidentielle née après la dissolution de l’ancienne coalition FCC-CACH en décembre 2020, d’aucuns pourraient dire, non sans raison, que Félix Tshisekedi aura la tâche facile en 2023. Question cependant, combien de tous ceux qui se réclament de la «Fatshisphère», ont un ancrage réel dans leurs milieux naturels ? Là semble être la question. Et même, toute la question.

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