Le projet de loi des finances 2025 en République démocratique du Congo prévoit la prise en charge de 513 députés nationaux, soit 13 élus supplémentaires par rapport à l’actuelle législature. Selon le Centre de Recherche et d’Études sur les Finances et le Développement Local (CREFDL), ces nouveaux députés entraîneront une dépense supplémentaire annuelle de 1,5 million USD pour le trésor public.
Cette augmentation des dépenses suscite des interrogations, alors que le pays fait face à des contraintes budgétaires et que des efforts d’optimisation des ressources sont régulièrement réclamés.
L’analyste économique et jeune parlementaire du Lualaba, Eric Mbangu, a réagi à cette annonce en soulignant l’impact budgétaire de l’augmentation du nombre de députés.
«L’ajout de 13 députés supplémentaires, à un coût de 1,5 million USD par an, est difficilement justifiable dans le contexte budgétaire actuel. » a-t-il
Cependant, Éric Mbangu déplore que ces nouvelles charges publiques ne soient pas en phase avec les priorités économiques du pays, alors que de nombreux secteurs sociaux restent sous-financés.
Outre l’augmentation du nombre de députés, le CREFDL met en lumière une autre préoccupation : le maintien de 2 756 agents au sein des cabinets politiques de l’Assemblée nationale, un chiffre qui dépasse largement le plafond de 208 personnes fixé par le Règlement intérieur.
Eric Mbangu alerte sur les risques de gaspillage engendrés par cette situation :
«La surabondance de personnel politique engendre des dépenses excessives et traduit un manque de rigueur dans la gestion des fonds publics. », explique cet expert en économie
Il estime que cette gestion désordonnée favorise davantage les intérêts des élus que ceux de la population.
Pour Eric Mbangu, il est urgent d’adapter les effectifs des cabinets parlementaires aux normes réglementaires et de renforcer les mécanismes de contrôle budgétaire: « Se conformer au plafond de 208 employés par cabinet serait un premier pas vers une gestion plus responsable. », a-t-il ajouté
Ce jeune parlementaire plaide également pour une publication détaillée des budgets et l’instauration d’un organe de contrôle indépendant afin d’assurer la transparence dans l’utilisation des fonds publics.
Le projet de loi des finances 2025, avec l’ajout de 13 nouveaux députés et des effectifs gonflés au sein des cabinets, met en lumière les défis de gestion des ressources publiques en RDC. Dans un contexte de pressions budgétaires, la rationalisation des dépenses est présentée comme une priorité afin de renforcer la confiance des citoyens et d’orienter les finances publiques vers le développement du pays.
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