Selon un rapport consulté par aigleinfos.com, une vingtaine de responsables et consultants de la société minière d’État Gécamines sont suspectés de détournements par l’Inspection générale des finances.
L’affaire est embarrassante pour la direction actuelle de la Gécamines. L’Inspection générale des finances (IGF), s’est plongée dans la comptabilité de l’une des filiales de l’entreprise publique minière. Il s’agit en l’occurrence de la Société immobilière du Congo (Simco), elle-même actionnaire aux côtés de la GÉCAMINES dans la joint-venture sino-congolaise Sicomines et dans celle de Kamoto Copper Co (KCC) avec le géant suisse Glencore. En épluchant les comptes de la SIMCO, les limiers de l’IGF ont mis en évidence une série de prélèvements échelonnés entre octobre et décembre 2022, dont les bénéficiaires sont les actuels dirigeants de la GÉCAMINES. Leurs identités sont documentées dans un courrier adressé le 4 octobre au patron de l’IGF, Jules Alingete Key, par le chef de brigade chargé de l’enquête, Muzeze Nzonzimbu.
Des cadres sur la sellette
Selon ce document consulté par aigleinfos.com, 27 personnalités ont bénéficié de 10,1 millions de dollars en l’espace de trois mois. Certaines d’entre elles se distinguent par leurs fonctions actuelles, à l’image de l’ancien administrateur Guy Robert Lukama, nommé en février 2023 président du conseil d’administration de la société. Selon l’IGF, ce dernier a reçu en son nom propre 1,1 million de dollars. De son côté, l’ex-directeur général adjoint de la Gécamines, Léon Mwine Kabiena, a perçu un peu plus d’un million de dollars en plusieurs virements. Enfin, l’ancien directeur général, Bester-Hilaire Ntambwe Ngoy Kabongo, a été destinataire de 913 000 dollars, tandis qu’Alphonse Kaputo Kalubi, à l’époque président du conseil d’administration, a perçu 843 000 dollars. Seul étranger à figurer sur la liste : le Français, Stéphane Cormier, qui fut un proche collaborateur d’Albert Yuma, président de la société minière publique de 2010 à 2021. Resté comme conseiller de la Gécamines, il est bénéficiaire d’un virement de 428 000 dollars. Pour justifier ces transferts, la comptabilité de la SIMCO fait mention de motifs particulièrement vagues, tels que « dotation spéciale », « collation spéciale », ou encore « non spécifié ».
Toujours selon la lettre adressée par le chef de brigade de l’IGF, Muzeze Nzonzimbu, cette série de virements constitue « un cas d’octroi à soi-même et à autrui des avantages illicites, constitutif de détournement », ajoutant à ce propos que « la jurisprudence de l’ancienne Cour suprême est constante à ce sujet ». Des soupçons pour lesquels l’inspecteur requiert l’autorisation de Jules Alingete Key pour convoquer les mis en cause à l’IGF, « afin de les entendre et de ficeler le dossier ».
Pascal MULAND
REDACTION: +243852003019
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