Matériaux de construction, un trafic incessant des gros camions ! Des vas et viens pour décharger du sable, du moellon, des briques, des sacs de ciment.
Au village Tshabula, dans le groupement Kazembe, secteur Luilu, territoire de Mutshatsha, province du Lualaba en République démocratique du Congo impossible de se promener de jour comme de nuit sans entendre un son d’un coup de truelle. Une sacrée symphonie rythmée par les maçons et les aides, c’est le menu quotidien.
Ce coin situé à une dizaine de kilomètres de la ville de Kolwezi est un immense chantier. Les maisons y poussent à une allure engagée anarchiquement sur un lotissement bien certifié par le service urbain et le cadastre. Pour ce faire, il leur faut une autorisation de bâtir ou autres documents similaires. Malheureusement, personne ne détient un quelconque document d’autorisation de construction.
La course effrénée vers le ciel n’est pas si prête de s’arrêter. Des bâtiments en matériaux durables y fleurissent à foison au point de croire qu’on assiste à un marathon. La course contre la montre défie les compteurs et même les décisions des autorités. Cette partie du village tshabula située entre le dispensaire et le village Pierre Muteba, jadis inhabitée appartient à l’entreprise REDIS payée pour la construction d’un camp de ses employés, est une entité pourtant urbanisée depuis l’année 2020. Les habitants n’en croient pas. Malgré l’interdiction formelle des services étatiques, les constructions poussent.
Une fourmilière de construction ! Le quartier est devenu un lieu tout comme un autre. Il fait rêver ! Derrière cet élégant élan de construction se cache malheureusement, des prétentions pécuniaires. La délocalisation par la Compagnie Minière de Musonoie !
Des maisons construites côte à côte dans le but d’obtenir un montant exorbitant. La technique de bricolage et de rafistolage s’élargit à toutes les sphères se modelant chaque instant au contexte dans lequel elle s’applique, que la majorité des personnes se contentent du travail de surface, le fond, sans lequel on ne parlerait de réel changement, est trop souvent laissé pour compte.
La construction anarchique qui serre le Village Tshabula, préoccupe même les autorités provinciales du Lualaba. Le commissaire général de la décentralisation assumant l’intérim de son collègue des affaires foncières était ce vendredi dans cette zone pour condamner la mauvaise foi des habitants qui érigent à une vitesse d’éclair afin de bénéficier à la longue de beaucoup d’argent de la part de COMMUS.
Après avoir écouté le responsable de l’entreprise, Daniel Malonga a vite demandé à la cheffe du village d’instruire ses administrés à arrêter toute nouvelle construction. Et en s’alignant derrière le processus de délocalisation, un engagement que l’entreprise COMMUS matérialise.
Pascal MULAND
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