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Lualaba : L’incroyable destin de la cité GECAMINES Mutoshi à Kolwezi (dossier)

Mutoshi, une petite cité GECAMINES résidentielle de la ville de Kolwezi, dans la partie du Sud-Est de la République Démocratique du Congo, l’une de ces blocs n’a plus rien de résidentiel à ce jour.

La cause: les artisanaux miniers et les habitants ont découvert, il y a de cela 2 ans, que leurs maisons étaient sur un terrain minier. Depuis, le petit coin tranquille des familles s’est transformé en plusieurs mini-carrières de cobalt et cuivre, créant ainsi de bouleversements autant sur les familles, que sur l’environnement de la petite cité de jadis.

D’importants gisements des métaux rares dont le cobalt et le cuivre de faible teneur (1 voire 2%) dorment sous les maisons des habitants. Il y a plus de deux ans pourtant, personne ne pouvait imaginer que toute une partie de la cité, jusque-là résidentielle, pouvait disparaître de la carte de la ville pour ne redevenir qu’un vaste champ d’exploitation artisanale à ciel ouvert.« Il y avait des maisons partout ici jusqu’au moment où, les creuseurs, qui travaillent dans la carrière de l’entreprise Chemaf entrepris de canaliser leurs puits jusque dans les parcelles. Cela a attiré la curiosité de tout le monde », raconte Michel Kanyimbu, un creuseur de la première heure dans la province du Lualaba.

Par effet d’entrainement et de commun accord avec les propriétaires, les maisons d’habitations de la cité GECAMINES Mutoshi sont systématiquement démolies, fissurées, laissant la place à un vaste champ de galeries, cavernes, tunnels et tentes en bâches où s’activent nuit et jour des creuseurs en quête des pierres précieuses. Seules quelques maisons lointaines qui échappent à la démolition.

Une délocalisation en douceur de Mutoshi vers nulle part.

Pour sauver cette cité, le ministre provincial des mines Jacques KAUMBA, a effectué cinq descentes sur ce site dans l’espace de cinq mois, interdisant l’exploitation dans le quartier résidentiel. Mais hélas ! Des descentes qui n’ont rien accouché. Les artisanaux miniers accélèrent l’exploitation sous l’oeil impuissant des services de sécurité et de toutes les autorités. Plusieurs initiatives des autorités locales visant à faire cesser ces creusements dangereux, ont échoué malheureusement.

Face à la menace d’affaissement de maisons, Jacques Kaumba déclara lors du point de presse tenu en date du 02 novembre 2022 « La délocalisation de la cité Mutoshi n’est pas à exclure. La société Chemaf va nous expliquer pourquoi elle ne peut pas délocaliser dans l’immédiat ». La délocalisation est devenue une option favorable pour sauver des vies humaines. Et bien, la cité de Mutoshi appeler à disparaitre comme le quartier Kasulo sur la carte de la ville de Kolwezi.

Pour Michel kanyimbu, président provincial de l’association d’encadrement des creuseus et jeunes du Lualaba (AECJ), « le ministre provincial des Mines, l’excellence Jacques KAUMBA n’est pas accompagné par ses collaborateurs pour atteindre les objectifs. Cette situation a manqué l’implication du ministre provincial de l’intérieur et sécurité, du ministre de l’environnement et du commissaire général du gouvernement en charge des affaires foncières. Si tout le monde pouvait s’inviter dans l’affaire, aucun creuseur ou propriétaire de parcelle ne pouvait continuer à creuser. » a-t-il martelé.

En ajoutant, « le ministre des mines ne gère pas la sécurité de la province. Il n’a pas de fouet non plus. C’est le ministre de l’intérieur et sécurité qui devrait instruire tous services possibles de sécurité de veiller à ce que personne et personne n’exploite dans une parcelle. Cette exploitation s’était produite dans les années 2013 et 2014. La situation était vite maîtrisée. »

Le silence coupable des députés provinciaux

Une habitante de Mutoshi, qui n’a nulle part où aller, compte sur sa parcelle et regrette le silence des élus provinciaux. « je n’ai que cette parcelle. Où irai-je si j’y fore un puit des minerais ? » S’interroge-t-elle. « nous avons des députés qui attendent seulement la délocalisation pour venir chercher la commission. C’est déplorable ! » a-t-elle regretté.

Mutoshi n’a donc jamais été affectée comme zone d’exploitation artisanale, comme le prévoit l’article 21 du code minier. Celui-ci prévoit, en effet, un périmètre défini par le gouvernement et ses services dont le cadastre minier.

La santé des habitants en danger

Pendant ce temps, les habitants de cette partie de la ville de Kolwezi, réputée pour ces minerais, vit nuit et jour dans un environnement pollué par l’activité minière artisanale, surtout pour ceux dont les parcelles ne portent pas la couche minéralisée. Ne sachant pas où aller et ignorant le danger qu’ils encourent, certaines familles restent dans leurs habitations qui se trouvent sur le rayon radioactif dû à l’activité d’extraction du cobalt.

Ce qui constitue un sérieux problème de santé publique, autant pour ces mineurs artisanaux que les résidents qui sont exposés aux conséquences de l’intoxication et une radioactivité ambiante causée par l’exploitation des minerais, dont le contact permanent est déconseillé.

PMK/Rédaction aigleinfos