La suspension du bourgmestre de la commune de Fungurume, Leusaint Kaleng Ntamb, décrétée par la gouverneure Fifi Masuka, a été levée dans la nuit de vendredi par le vice-premier ministre et ministre de l’Intérieur, Jacquemain Shabani.
Cette décision vient mettre un terme à une période de tension politique intense, intervient après une célébration prématurée de la déchéance de l’élu par ses détracteurs.
En effet, à peine 24 heures après la suspension, une cérémonie de remise et reprise a été organisée, marquée par la désignation précipitée de Aline Makano comme bourgmestre intérimaire en l’absence de Leusaint Ntamb. Cette transition hâtive a naturellement suscité des interrogations sur sa légitimité. Elle a été comparée à une embarcation prenant le large dans une mer agitée, un mouvement qui interroge sur la stabilité de ses fondements. De plus, la présence du commandant Eddy Kapend, accompagné de plusieurs ministres provinciaux tels que Mukepe Kahilu (Infrastructures) et Fana Musangu Saiza (Sports), a renforcé le sentiment d’une action autoritaire, presque militaire.
Leusaint Ntamb : Une figure politique résiliente
Contre toute attente, Leusaint Ntamb a fait preuve d’une grande résilience et a réussi à inverser la situation. Cadre influent de l’UDPS, Union pour la Démocratie et le Progrès Social, parti au pouvoir, il est l’un des rares à avoir réussi à se maintenir face à une telle adversité dans le Lualaba, une province où la politique est souvent marquée par de lourds rapports de force. Alors que ses détracteurs avaient déjà commencé à célébrer sa chute, Kinshasa, en revanche, a continué de reconnaître ses capacités de leader. Sa gestion de la commune et sa capacité à mobiliser les foules avaient été saluées, notamment lors de la visite du président Félix Tshisekedi à Fungurume pendant la campagne électorale, où Ntamb avait su incarner un véritable modèle de mobilisation populaire.
Aujourd’hui, Leusaint Ntamb reprend ses fonctions avec une détermination renforcée. Sa capacité à surmonter l’adversité et à revenir plus fort témoigne d’une résilience politique rare. Le bourgmestre, désormais rétabli dans ses droits, semble plus que jamais déterminé à poursuivre son œuvre de développement pour la commune de Fungurume, dans un environnement où les équilibres politiques sont constamment mis à l’épreuve.
Dans une province comme le Lualaba, où les rapports de force et la politique locale sont marqués par des enjeux de pouvoir intenses, Ntamb a su non seulement résister mais aussi consolider son statut de leader. Ce retour sur la scène politique de Fungurume n’est donc pas simplement un retour en fonction ; il s’agit d’une véritable victoire sur les obstacles qui se sont dressés devant lui, un signe fort de sa résilience et de sa capacité à gérer les défis politiques complexes.
Pascal MULAND