Kolwezi, située dans la province du Lualaba en République démocratique du Congo, est une ville minière d’importance stratégique, connue pour ses vastes réserves de cuivre et de cobalt. Autrefois paisible et hospitalière, elle fait face à une montée inquiétante de l’insécurité.
Dans les méandres de la cité Manika, du bourgmestre Sambumba, une terreur sournoise sévit : la redoutable « clé de Boa ». Cette technique d’étranglement, semblable à l’étau impitoyable d’un serpent constricteur, scelle le destin des malheureux piétons croisant la route des « Shegués ». L’air devient poison, le souffle s’éteint, et souvent la vie elle-même s’échappe. Ceux qui osent résister sont livrés à une persécution sans pitié, comme si le désespoir des bourreaux ne trouvait satisfaction qu’à travers l’agonie de leurs victimes.
Les artères de la cité Manika, Kanina et Kasulo, qui devraient être des corridors de liberté, se transforment en labyrinthes de cauchemar pour les automobilistes et piétons nocturnes. Des brigands, armés de barres de mine et d’objets acérés, surgissent aux intersections comme des loups guettant leur proie. Les conducteurs, acculés entre l’instinct de fuite et le piège de l’immobilité, sont condamnés à un choix cruel : braver l’imprévisible ou se livrer à l’inéluctable.
Dans les quartiers Joli Site Lupundu, RVA et ISTM, la nuit est une arène où s’affrontent l’espoir de survivre et la brutalité des assaillants. Les cambriolages à main armée y sont orchestrés avec une sauvagerie qui glace le sang. Ces criminels, souvent drapés dans l’apparence trompeuse d’hommes en uniforme, incarnent une trahison supplémentaire : celle de l’autorité censée protéger. Les tirs retentissent, les corps tombent, et les cœurs s’endurcissent face à un cycle de violence qui semble sans fin.
Kolwezi ressemble à un volcan en sommeil, dont les grondements s’intensifient à mesure que la lave de l’insécurité atteint ses limites. Chaque agression, chaque braquage, chaque vie brisée est une étincelle de plus qui attise les flammes de cette crise sociale.
Causes identifiées par la société civile
Les facteurs contribuant à cette insécurité sont nombreux selon Lambert MENDA, coordonnateur provincial de la nouvelle société civile congolaise :
- Présence de forces de l’ordre incontrôlées : Certains membres des FARDC et de la PNC, mal encadrés, alimentent directement ou indirectement cette violence.
- Déficit structurel : L’absence de sous-commissariats et le manque de véhicules d’intervention entravent la réponse sécuritaire.
- Prolifération des armes : Un contrôle inefficace des armes aggrave la situation.
- Facteurs socio-économiques : Les démobilisés, les enfants de militaires et policiers vivant dans des conditions précaires, et les jeunes désœuvrés constituent un vivier pour la délinquance.
- Manque d’éclairage public : Les zones mal éclairées deviennent des cibles faciles pour les criminels
Un cri pour le salut
- À l’Assemblée Provinciale : interpeller les ministres concernés pour répondre à ces enjeux sécuritaires.
- À la Gouverneure de la Province, Madame Fifi Masuka : doter les services de sécurité des moyens matériels et financiers nécessaires pour améliorer leur efficacité opérationnelle.
Kolwezi réclame non seulement des gardiens armés, mais aussi des artisans de la paix, capables de redonner à ses habitants la confiance et la dignité qui leur ont été arrachées.
Tel un navire pris dans la tempête, Kolwezi vacille, mais il reste une lueur d’espoir dans l’horizon obscur : celle d’un avenir où la justice triomphera, et où le silence de la nuit ne sera plus synonyme de peur, mais de sérénité retrouvée.
Pascal MULAND
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