M’zee Laurent Désiré KABILA,
Voici bientôt un quart de siècle (25 ans) que ton cercueil, drapé aux couleurs de la République Démocratique du Congo, repose, inamovible, sous une tente de pierre.
C’est ainsi que le peuple dont tu es l’immortel soldat a intemporalisé son devoir de mémoire. Hommages suprêmes pour un sacrifice suprême. Hommages mérités de la patrie au soldat du peuple que tu as été, que tu ne cesseras jamais d’être.
Depuis, beaucoup d’eau a coulé sous le pont. Tes anciens compagnons font choux gras avec une génération marquée par une rare et cynique transhumance politique. Ils se sont englués dans le magma de compromissions et d’indignité, avec le risque d’emporter le souvenir glorieux de ta lutte, qui plaçait littéralement au-dessus de tout l’amour profond de la patrie. Comment concilier l’amour profond de la Patrie sans l’austérité, l’intégrité morale? Oui, pour l’amour profond de ta Patrie le Congo, tu ne voulais rien transiger.
Tu en es d’ailleurs mort dans une tragédie qui a sans doute inondé nos yeux de larmes, alors que nos cœurs restent remplis de fierté, tout comme le calendrier officiel de la République Démocratique du Congo est fier de porter la date de ce sacrifice suprême, qui continue à enseigner des leçons sublimes : responsabilité, auto-prise en charge, bannissement des antivaleurs, bien-être collectif, sur fond de ne jamais trahir le Congo.
M’zee Laurent Désiré KABILA,
23 ans après, alors que je prends ma plume pour te rendre hommage, la magie des chiffres me révèle que ma marche dans le sillage de ton idéologie politique, a totalisé 23 ans, mais également comme toi, mon engagement pour le bien-être de la Patrie.
Je m’en souviens comme hier : je n’avais que 19 ans.
Je fais ce jour serment de me tenir austère et résilient face à toutes les péripéties de la vie politique, afin que devant les générations qui viennent, je fasse tout ce qui est en mon pouvoir pour que ta lutte demeure toujours aux premières loges de notre souvenir collectif.
23 ans après, il ne s’agit plus de verser de chaudes larmes sur vous. Il s’agit plutôt d’avoir une attitude de soldat du peuple et de révolutionnaire que tu as été jusqu’à ta mort.
Une mort tragique ! Oui, c’est pourquoi je m’interdis de te pleurer. Non pas parce que tu ne mérites pas mes larmes, mais puisque la patrie me l’exige au plus haut point.
Oui, je refuse que mes larmes si précieusement conservées pour toi, soient confondues avec celles de tous ces crocodiles qui ont feint de laisser croire qu’ils étaient tes fidèles compagnons, que ta mort leur était un désastre, mais qui ont fini par laisser apparaître leur vrai visage, une fois les masques tombés !
Ils ont trahi le Congo, ils ont trahi ta mémoire, ils ont trahi ton fils pour un plat de lentilles… comme Esaü !
23 ans après, je me sens toujours Kabiliste. Kabiliste est l’expression vivante et vibrante de mon serment de ne jamais trahir mon engagement, celui de suivre tes pas et de marcher dans les sillons que tu as tracés pour tous les patriotes congolais. C’est aussi, à mon sens, le plus bel hommage que je puisse te rendre.
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