L’actualisation du «contrat chinois», signé en 2008 par la RDC et la Chine, a été au menu des échanges mercredi à Pékin, entre la délégation congolaise et la partie chinoise, a appris l’ACP du ministère des Affaires étrangères.
« Après quinze ans des contrats chinois, il faut les actualiser, les conformer aux exigences et besoins de développement de la RDC en tenant compte des enjeux du moment », a rapporté la source, expliquant en substance l’objet des discussions du jour entre les deux parties conduites respectivement par le vice-Premier ministre des Affaires étrangères, Christophe Lutundula, et le responsable de la « Commission nationale de réforme et de développement » chinoise, Zheng Shanjie.
Zheng Shanjie a promis de sensibiliser les entreprises chinoises déjà en RDC dans le secteur minier, comme TFM et SICOMINES.
« Tous ces contrats seront assujettis au mémorandum que les deux Chefs d’Etat chinois et congolais signeront un de ces 4 matins pour cette nouvelle dimension de la coopération », a expliqué le ministère congolais des Affaires étrangères. Par ailleurs, des dossiers sur la diplomatie, l’environnement, les finances, les infrastructures, les mines et le numérique ont été, également, mis sur la table, pour que les objectifs qui guident cette coopération répondent au contexte à la fois national et international, a-t-on fait savoir. Une délégation de six membres du gouvernement congolais a accompagné le vice-Premier ministre Christophe Lutundula, lors de ces échanges avec la partie chinoise.
La RDC pour la révisitation du contrat
Lors du Conseil des ministres, tenu en mars 2023, le Président de la République avait évoqué « l’impérieuse nécessité de revisiter la convention signée entre la RDC et le Groupement d’entreprises chinoises (GEC) en avril 2008 ». Felix Tshisekedi, l’avait dit après avoir pris acte des conclusions de l’audit mené par l’Inspection générale des finances (IGF) sur l’exécution de cette Convention.
Selon l’IGF, ce contrat qui avait suscité beaucoup d’espoir à l’époque n’a pas tenu sa promesse : celle de doter la RDC d’un éventail d’infrastructures les plus modernes. En 2008, la Convention signée prévoyait que le groupement d’entreprises chinoises (GEC) apporte à peu près 6 milliards USD pour financer les infrastructures.
En contrepartie, la RDC offrait ses minerais dont principalement le cobalt et le cuivre, d’une valeur estimée à 10 millions de tonnes par an. Pour mener à bien ce projet, une joint-venture, appelée SICOMINES a été créée.
Malgré quelques réajustements survenus sur le contrat initial, le taux de réalisation des infrastructures dans le cadre de cette Convention reste très faible. C’est même la désillusion, selon l’IGF. En effet, un seul hôpital a été construit sur les 32 attendus. L’aéroport de Kavumu et celui de Goma n’ont pas été réhabilités comme promis. Autour de 380 km de routes ont été construites ou réhabilitées sur les 7088 Km prévus. Enfin, aucun km de chemin de fer n’a été construit sur les 380 listés.
Dans le secteur de l’énergie, les travaux du barrage hydroélectrique de Katende dans le Kasaï peinent à se finaliser, a révèlé l’audit de l’Inspection générale des finances. Pour sa part, l’ambassadeur chinois en poste en RDC, Zhu Jing, avait estimé que ce contrat n’est pas « gagnant-perdant » comme l’atteste l’Inspection générale des finances (IGF) mais plutôt gagnant-gagnant au regard des données dont dispose la partie chinoise.
« Les entreprises chinoises n’ont pas le droit de dire tel ou tel projet d’infrastructures sera réalisé… Tous les projets d’infrastructures sont décidés et proposés par le gouvernement congolais. La liste dont il est question (NDLR la trentaine d’hôpitaux, les 3000 km de chemin de fer, la Réhabilitation des aéroports de Kavumu,) ce n’est pas une liste d’engagements c’est plutôt un pool de projets que le gouvernement congolais envisage de faire », avait précisé le diplomate chinois.
Felly Ephraim Lukodi
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