“Oui, le contrat (sino-congolais infrastructures contre minerais) est gagnant-gagnant », affirme sans détours, le sénateur Moïse Ekanga, ex-secrétaire exécutif du Bureau de coordination et de suivi du contrat sino-congolais, accord de coopération historique entre le gouvernement Congolais et un consortium d’entreprises, signé en avril 2008, invité du l’édition spéciale sur Top congo fm.
Pour celui qui fut tout d’abord « expert » lors des négociations ayant abouti à ce « big deal », tous ceux qui parlent d’un « partenariat déséquilibré », dans les faits (68 % du capital de la co-entreprise Sicomines dont fait partie la société minière publique congolaise Gécamines revenant aux firmes Sinohydro Corp et China Railway Group), ont tout faux.
« Quand on parle de déséquilibre, on compare l’argent qui est investi dans les infrastructures à ce qui est investi dans les projets miniers. (Or), les fonds pour les infrastructures sont disponibles », assure-t-il.
2 milliards disponibles
Pas de faiblesse
Quant à savoir si la RDC a dû, à l’époque comme le dit le chef des services de l’Inspection générale des finances (IGF), négocier en position de faiblesse, Moïse Ekanga tranche : « nous n’avons pas négocié à genoux. Quand on négociait cette convention, la Gécamines n’avait pas un partenaire où elle avait plus de 20%. Tenke Fungurume mining (TFM), le plus grand partenaire de l’époque, était à 12%. C’est quand au niveau de la convention avec la Chine, on a eu 32% qu’on a parlé de la revisitation de tous les autres contrats, tous les autres partenariats de la Gécamines. Et puis quand il y a des bénéfices, on prenait les 85% pour rembourser les prêts et leurs intérêts et les 15% restant étaient distribués entre les actionnaires ».
Et de rencherir : « avec tous les problèmes de la Gécamines, à sa demande, on est passé de 15 à 35% pour la distribution des dividendes et 65% pour le remboursement des prêts. Au lieu d’avoir les 68% des bénéfices générés par l’exploitation, les actionnaires Chinois ont accepté de renoncer à une partie de leurs bénéfices pour financer les infrastructures. Voilà ce qui signifie qu’on n’a pas négocié à genoux », insiste-t-il.
En outre, « les gens pensent que nous avons pris des réserves et cédées aux entreprises Chinoises. Nous n’avons pas cédé les réserves aux entreprises chinoises. On a mis à contribution les réserves pour une exploitation commune. Et il est dit dans l’avenant n°3 qu’après remboursement des projets d’infrastructures et miniers, nous avons, nous congolais, la possibilité de récupérer la Sicomines, tous ses biens et les gérer autrement soit poursuivre avec eux », renseigne l’ex-secrétaire exécutif du Bureau de coordination et de suivi du contrat sino-congolais.Aucun regret Par ailleurs, « j’ai bien agi et je suis prêt à le refaire », assure Moïse Ekanga. »Dans le cadre de ce projet de coopération, nous avons servi le pays. Nous avons évité que l’argent passe par la partie congolaise pour qu’on évite le projet des 100 jours ou Tshilejelu (avec tous les détournements. Passer par la partie chinoise garantissait le contrôle », estime-t-il, renvoyant la balle dans le camp de l’Agence Congolais des grands travaux (ACGT) pour toutes les autres questions aux chiffres que l’IGF considère comme de la surfacturation.Les conditions d’un nouveau partenariat Du haut de son expérience, Moïse Ekanga s’en va, enfin, de son conseil dans la perspective de la revisitation du contrat sino-congolais « Je demande au gouvernement congolais de mener des études pour avoir des projets, avoir des moyens pour engager des missions de contrôle qui ne soient pas rémunérées par les fonds Chinois. Si on règle ces 2 problèmes là, on ira de l’avant », lâche-t-il.
Eric Lukoki
Top Congo Fm / Aigleinfos
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