Quelques jours après la publication du calendrier électoral, un malaise couve à la Commission électorale nationale indépendante.
Dans une lettre qui a fuité dans la presse, la Rapporteure Patricia Nseya Mulela écrit au président de la CENI Denis Kadima, pour, dit-elle, “tirer la sonnette d’alarme en vue de prévenir et anticiper les dangers éventuels”.
Dans la lettre de la Rapporteure transparaît une grande fermeté en fustigeant l’isolement dont, elle, comme rapporteur, se dit être l’objet. “Qu’il me soit permis de rappeler à votre bienveillante attention que la mission principale de la CENI d’organiser les élections crédible dans les délais constitutionnels, demeure impérativement tributaire de l’accomplissement de tâches légales dévolue à chaque membre du staff dirigeant et ceux dans un esprit de collégialité”, écrit-elle, avant de poursuivre : “point n’est besoin de souligner que le rapporteur de la CENI a, entre autres attributions, la supervision de la commission chargée du suivi de l’inscription des électeurs des candidats conformément à l’article 25 ter de la loi organique n°10/013 du 28 juillet 2010 portant organisation et fonctionnement de la CENI telle que modifiée et complétée par la loi organique n° 13/ 012 du 19 avril 2013 et la loi organique n° 21/012 du 3 juillet 2021, ainsi que l’organisation technique des travaux du bureau”.
Patricia Nseya rappelle à son supérieur le fait qu’elle “n’a été associée ni à la négociation ni à la signature d’un quelconque contrat de fourniture ni service ou d’équipement relevant de mon domaine. Le mystère volontiers qui entoure les contrats conclus et/ou en cours avec des fournisseurs en rapport avec la RFE (révision du fichier électoral) demeure tellement opaque que cela suscite de ma part une inquiétude légitime”.
Elle énumère les contrats sur la sécurisation de l’infrastructure informatique; pour les kits d’enrôlement; pour la relance du réseau VSAT/ CENI et la transmission des données; pour la base des données des électeurs et pour la gestion du site internet, etc. A quelques semaines du lancement de la RFE, le flou continue à planer sur le support technique dont vous seul maîtrisez le dossier.
« Ni le Secrétariat exécutif ni moi-même n’en n’avons connaissance, malgré les échanges que j’ai eus avec vous. L’empiètement et l’isolement entretenus et encouragés sur des matières sous mon égide par les membres de votre cabinet est un signe de manque de considération, et cela malgré mes multiples échanges avec vous quant à ce. Cette attitude n’est pas de nature à maintenir la cohésion prônée au sein du bureau de la CENI et de promouvoir un climat professionnel serein devant nous animer dans la noble mission nous assignée par le peuple congolais”, dénonce-t-elle.
Patricia Nseya appuie son inquiétude avec des exemples qu’elle a égrenés.
Le retrait de la supervision du comité technique préparatoire de la cérémonie relative à la publication du calendrier électoral, comité mis en place par mois, avec votre aval, où tant les membres du bureau que ceux de votre cabinet étaient représentés. En ma qualité des superviseur de la révision du fichier électoral, je n’ai aucun membre de mon cabinet dans l’équipe de coordination de la gestion du projet MIRU, au nom du cabinet unique prôné par vous mais sans l’appliquer car les rapports de cette importante mission ne nous parviennent que partiellement”.
“Le manque de collaboration sur l’implémentation de la base des données pour la centralisation des données des électeurs ; La mise à l’écart du cabinet du rapporteur du mode de gestion et de la sécurisation des données informatiques pour le fichier général des élections ; La gestion du site internet Ceni et l’ignorance du rapporteur à la mise en place d’une mode de communication pour la diffusion de l’information pourtant responsable de la communication extérieure de la CENI ».
La mise à l’écart total des membres de mon bureau dans certaines mission importante qui relèvent de mes attributions. Le nom d’accomplissement de l’engagement pris lors des réunions du bureau de collaborer étroitement avec chaque membre et de laisser gérer les matières spécifiques relevant des attributions de chacun, sous votre coordination.
L’opacité entretenue sur la gestion générale du budget et particulièrement celui affecté aux activités relatives à mes attributions légales. Vos promesses dans les réunions du 11, 14 et 17 novembre 2022 de mettre à la disposition des membres le budget sont encore une fois lettre morte”, écrit-elle en jurant ne plus vouloir “ramener ces discussions au niveau des réunions car malgré les revendications des autres membres faites verbalement, vous ne les prenez pas en compte”, dit-elle.
Est-ce le prélude d’une grand malaise à la centrale électorale ? Doit-on craindre un pourrissement à la CENI au moment où la centrale électorale s’apprête à lancer les opérations de révision du fichier électoral ? Le futur sera forcément riche en renseignements sur comment les cadres de la CENI auront géré cette épine qui se plante dans la chaussure CENI, censée fonctionner comme sur des roulettes. “Eu égard à tout ce qui précède, vous conviendrez avec moi, excellence Monsieur le Président, qu’il y a violation des alinéas 1, 2, 3 et 7 de l’article évoqué ci-haut, relatifs à la supervision de la commission chargée du suivi de l’inscription des électeurs et des candidats.
Par ailleurs, en ma qualité de superviseur de l’opération de l’identification et l’enrôlement des électeurs et de la préparation des conditions d’organisation et des fonctionnement du fichier général des électeurs dont vous êtes le coordonnateur, il est de mon devoir voir de tirer la sonnette d’alarme en vue de c et anticiper les dangers éventuels”, assène Patricia Nseya Mulela.
Geopolismagazine/aigleinfos
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